

Histoire moderne
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L’intérêt pour les spectacles de la Révolution tient-il à l’émotion ardente qui saisit les spectateurs dans la salle comme dans la cité ? Les grands succès dramatiques entre 1789 et l’Empire sont liés à un contexte émotionnel spécifique, mais aussi à la conscience qu’ont les contemporains de vivre l’Histoire, d’être des témoins privilégiés des débats des assemblées, des incidents de la rue ou des conflits civils et militaires. Le spectateur se retrouve « sous le coup de l’émotion », entre la réactivation d’un traumatisme et l’anticipation d’un possible avenir, entre l’enthousiasme patriotique et l’éclat de rire libérateur ou fédérateur. Autant d’émotions individuelles et collectives qui ne sauraient être mises à distance ou anesthésiées par une transposition sur les planches.
La perspective de l’histoire des émotions permet de considérer sous un nouveau jour ces métamorphoses sensibles et ouvre une voie pour comprendre les interférences entre théâtralité spectaculaire et théâtralité politique. Les études réunies ici dessinent une esthétique nouvelle, tenant compte du remaniement profond de la société, des représentations et des pratiques sous la Révolution française.
Introduction – Un « spectacle dérobé à l'histoire »
Renaud Bret-Vitoz et Thibaut Julian
Partie 1. Sous le coup de l'émotion : la réfraction du "moment" sur la scène
– La prise de la Bastille sur les planches : un moment de constructivisme populiste par l’affect
Basile Marti
– Vivre et revivre l’événement militaire
Logan J. Connors
– Inspirer la haine et l’horreur des jacobins : les dramaturges français face à la chute de Robespierre
Tomasz Wysłobocki
– L’Étéocle de Gabriel-Marie Legouvé (1799), ou du mythe et du fratricide à la fin de la Révolution
Dario Maria Nicolosi
Partie 2. Formes et tonalités des émotions
– Flux et reflux d’Henri IV sur les planches de la Révolution : un « culte » contrarié
Thibaut Julian
– Musique et émotions : les effets de l’opéra-comique
Martin Wåhlberg
– Les émotions à l’Opéra-Comique, de Nina au Délire : la légèreté d’Ancien Régime opposée à la « terreur musicale »
Guillaume Guillemin
– Beaumarchais et le « besoin d’être consolé » sous la Révolution
Valentine Dussueil
– De l’espérance à l’angoisse : la vogue du monodrame sur les scènes parisiennes (1798-1814)
Barbara Innocenti
Partie 3. Police des émotions : critique, censure et réception
– Décrire les émotions du public de théâtre en Révolution
Guillaume Cot
– La culture révolutionnaire vue par les Aufklärer (1789-1790)
Philippe Bourdin
– « Et la Nature ne frémit pas ! » Émotions et théâtre militant dans L’Esclavage des nègres ou l’Heureux naufrage (1789) d’Olympe de Gouges
Justine Mangeant
– Transmettre des émotions patriotiques, un devoir professionnel ? Comédiens, critique dramatique et pouvoirs publics en Révolution
Suzanne Rochefort
– Émotions théâtrales et contestation populaire en province, d’après les archives
Clare Siviter
Partie 4. Éloquence et scénographie des émotions
– Le spectacle du monument : théâtre et architecture dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle
Marie Heyd
– Costumes à jouer, costumes à louer : projections identitaires et marchandises émotionnelles (1789-1790)
Gaëlle Viémont
– La rhétorique ou l’éloquence : l’orateur, l’acteur et les émotions de la Révolution française
Laurence Marie
– Émotion oratoire et scénographie romaine dans les discours d’assemblée de la Révolution française (1789-1795) : une révolution « sous le costume romain » ?
Hélène Parent
– Le moment Aulard, ou les derniers feux des émotions oratoires dans l’historiographie de la Révolution
Éric Avocat
Bibliographie sélective
Résumés/Abstracts
Index nominum
Détails
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